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Je suis constamment à la recherche d’un équilibre entre les valeurs, les perceptions et le respect de la réalité. Connaître et accepter nos biais, et comprendre comment ils colorent notre vision du monde, est essentiel. Les personnes sans opinions sont souvent des individus sans intérêt… mais qu’en est-il de la science et de la recherche ? Poser une question est le début de la quête de réponses, qui seront par définition biaisées par la formulation même de la question. S’agit-il d’une contamination intellectuelle ou d’un bon moteur pour énergiser la quête ?

J’ai lu avec beaucoup d’attention le tract de Nathalie Heinich, « Ce que le militantisme fait à la recherche ».

Nathalie Heinich a un doctorat en sociologie. Elle travaille comme directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et enseigne dans plusieurs institutions prestigieuses, y compris l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

Nathalie Heinich pose une question fondamentale : peut-on vraiment séparer la recherche académique de nos convictions personnelles ? Pour Heinich, le militantisme, en tant qu’engagement actif pour une cause, a un potentiel immense pour éclairer et enrichir la recherche. Il peut apporter de nouvelles perspectives, soulever des questions inédites et mettre en lumière des sujets souvent négligés par la science traditionnelle.

Cependant, elle met en garde contre les dangers que représente l’imbrication trop étroite du militantisme et de la recherche. Elle souligne que lorsque les chercheurs deviennent des militants, il existe un risque de compromettre l’objectivité scientifique. Les travaux peuvent alors être influencés par des biais idéologiques, orientant les conclusions de manière à soutenir des agendas politiques spécifiques.

La subjectivité inévitable

La subjectivité est inévitable dans toute entreprise humaine, y compris la recherche scientifique. Toutefois, Heinich insiste sur l’importance de la rigueur méthodologique et de la transparence dans le processus de recherche. Les chercheurs doivent reconnaître leurs propres biais et s’efforcer de les minimiser pour produire des résultats aussi objectifs que possible.

Elle propose une distinction claire entre « recherche engagée » et « recherche militante ». La recherche engagée implique une prise de position éthique et politique sans pour autant compromettre la rigueur scientifique. En revanche, la recherche militante tend à subordonner les méthodes et les résultats à la cause défendue, ce qui peut nuire à la crédibilité des travaux.

De quoi passer une journée pluvieuse et pensive à la campagne. 😊