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Le Requiem de Mozart est l’une des œuvres qui me touche le plus profondément, une pièce musicale que je porte en moi à travers les années. Elle génère toujours chez moi une émotion unique. Il y a quelque chose de presque transcendantal dans la manière dont cette composition navigue entre la lumière et l’obscurité, entre la vie et la mort. J’ai bien souvent savouré cette œuvre dans l’intimité de mon salon ou dans cette bulle sonore que peut créer un casque audio de qualité. J’ai alors le sentiment d’être hors du temps. Ce sont des instants précieux et rare de nos jours…

Ayant écouté de très nombreuses version de monument de la musique classique, je pensais la connaître par coeur. Pourtant, j’ai eu un choc quand j’ai écouté la version du Requiem de Mozart interprétée par chœur et de l’orchestre Sibérien MusicAeterna sous la direction de Teodor Currentzis. On aime ou on déteste la singularité des interprétation de ces chefs d’orchestre atypique. Je fais partie du premier cercle. Plus léger, plus brutal parfois et moins pompeux que d’autres enregistrement, celui-ci ne peut laisser indifférent. Certains crieront à la trahison, d’autre à l’interprétation au sens le plus noble du terme. Vous voulez vous forger un avis ? Je vous invite à écouter me « Dies Irae » (notamment ses percussions) et le « Rex Tremandae » ou encore le « Domine Jesu » dont le ton presque enjoué peut surprendre. Magnifique.

Mais cette interprétation ne saurait suffire car elle souffre parfois d’un manque d’émotion. Je ne peux alors m’empêcher de penser et d’écouter de nouveau ce CD qui m’accompagne depuis des années : Sir Colin Davis à la tête du London Symphony Orchestra. Pas la meilleure prise de son, pas même la meilleure interprétation sans doute mais celle qui me touche le plus. Le « Rex Tremandae » me prend aux trippes. Ajoutez un cadre bizarrement parfait pour une œuvre aussi magistrale comme mon étang en Normandie et cela devient magique !

Écouter le Requiem de Mozart en pleine nature, avec la sérénité du paysage normand en toile de fond, ajoute une dimension supplémentaire à cette œuvre déjà monumentale. La musique dans les écouteurs, entourée par les sons apaisants de la nature, crée une symbiose parfaite entre l’art et la vie. Le chant des oiseaux, le léger ballet de la lumière sur l’eau et le murmure du vent à travers les feuilles se fondent avec les notes sublimes de Mozart, transformant chaque mesure en un moment unique et introspectif. Des arbres comme piliers de cathédrales…

Le Requiem en ré mineur, K. 626, est une composition légendaire de Wolfgang Amadeus Mozart, laissée inachevée à sa mort en 1791 et complétée par son élève Franz Xaver Süssmayr. Malgré sa complexité harmonique et structurelle, le Requiem de Mozart touche par sa simplicité émotionnelle. En écoutant cette musique en plein air, la beauté simple de la nature normande se marie parfaitement avec les thèmes musicaux de Mozart. La grandeur des paysages, le calme de l’étang et la majesté des arbres amplifient les émotions suscitées par chaque note, chaque chœur, chaque instrument.

Chaque mouvement, du puissant « Dies Irae » au poignant « Lacrimosa » , évoque des émotions universelles qui résonnent profondément en moi. Pour moi, ce requiem n’est pas seulement une réflexion sur la mort, mais aussi un hommage à la vie. Sa profondeur émotionnelle et sa beauté intemporelle me rappellent de vivre pleinement chaque instant, de célébrer les petites et grandes joies de l’existence : une tradition de réflexion et de célébration qui enrichit ma vie.

Je laisserai le mot de la fin à Teodor Currentzis parler l’humilité qu’il ressent face à une telle oeuvre : Je ne fais pas ici de la musique pour que vous en profitiez, je n’essaie pas de le faire magnifiquement. Je me tiens ici dévoilé, devant mon espoir de Dieu. Et cet espoir, c’est la lumière.
Respect.